jeudi 30 janvier 2014





Pourquoi en 2014, la forme passive de l’enseignement reste encore présente dans les écoles.

On parle de bâtiment institutionnel pour désigner une école.

Ces bâtiments qui ont actuellement de l’âge et qui sont affectés, entre autres, par les moisissures; signe d’une détérioration des matériaux qui vieillissent.  Il y a aussi les reliquats de l’amiante qui sont encore confinés dans certains matériaux qui étaient utilisés dans les années 1940 à 1960 et qui sont maintenant déclarés toxiques.  La toxicité des matériaux composant les écoles devient un enjeu de gestion administrative dans le système éducatif.

L’environnement a été modifié par l’usure du temps. Et l’enseignement lui…s’est usé… aussi au fil du temps….comme son mobilier.
Il y a maintenant 50 ans j’entrais à l’école. Une école en brique couleur terre avec des corridors en ardoises grises. Les classes avaient des fenêtres battantes qui s’ouvraient avec une longue tige de métal. 

Il y avait un bureau en bois franc pour le professeur à l’avant, un tableau noir. Il y avait des craies et des brosses pour effacer. Une poubelle a coté de la porte en entrant, une armoire pour classer des fournitures scolaires. Une série de pupitres était alignée en rang d’oignon pour les élèves.  Cette image que je viens de décrire date de 1963. 
Nous arrivions en classe vers 8 heures 10 minutes, avions une récréation vers 10 heures 10 et terminions la classe matinale vers 11 :50. Le même scénario recommençait vers 13:10 et se terminait vers 16 :10. 

Une éducation de pénitence…..rester assis, écouter, suivre les consignes, toujours assis. Apprendre en restant assis, comme si l’éducation était soumise à de constantes révérences. Respirer l’air confiné, comme si nous étions dans une salle d’attente dans une séance collective dans un hôpital; il faut faire attention aux allergies de chacun, aux crises d’asthmes, aux comportements compulsifs.  Écouter, suivre les consignes, rester assis…Écouter, suivre les consignes et rester assis….
Le temps passe et devenu parent, il y a 25 ans maintenant, j’ai pour bien faire, suivi les consignes du livre Parent Efficace. Comme un bon parent j’ai participé à tous les années aux rencontres pédagogiques pour connaitre l’évolution scolaire de ma progéniture. Il y a maintenant 25 ans de cela. Je me rappelle d’avoir été saisi par le ressenti des mêmes odeurs de fournitures scolaires dans la classe, le bureau du professeur reste à la même place.  Les fenêtres ne s’ouvrent pas toute. Il y a un système de ventilation, mais les matériaux restent aussi austères que dans mon temps. Les pupitres des étudiants restent en rang d’oignon. Les connaissances ont peut-être évoluées, mais le cadre physique lui a vieilli.
Je retourne encore occasionnellement dans les classes pour voir les enfants de nos enfants et ….. je reste encore sous le choc de voir….
Le bureau du professeur qui règne en maitre dans la classe, des rangés de petits bureaux en rangs d’oignon, ou collés les uns sur les autres comme des rubicubes.

Une éducation encore passive, assise pour écouter, enfermer sur un monde qui ne semble pas évoluer et qui rend les êtres de plus en plus malade.

La connaissance de notre environnement ne donne pas plus de possibilité que ce que le passé avait prévue pour les élèves. La découverte de notre environnement reste passive et assise.

De plus, comble d’ironie, les matériaux qui entourent les enfants vieillissent jusqu'à devenir toxique.  Moisissures, poussières toxiques, transmission bactérienne, déformation squelettique, apparition de syndrome d’inattention, anxiété, agressivité, désintéressement. Il y a encore plus de cas d’asthmes, d’allergies, de maladies parmi les enfants et d’absentéisme chez les professeurs que dans mon temps.
Les avancées en recherche pédagogique sont extraordinaires, telles que citées dans les publications spécialisées qui vantent des modèles géniaux à mettre en place et pourtant....

on dirait que l’éducation… c’est s’enregistrer dans une garderie qui nous oblige, dans une position assise, de se driller comme un prisonnier de la connaissance.

Toujours des excuses de limitation de moyens pour l’éducation….pas de budget…. pas de support orthopédadogique, pas ci...pas ça.

Et tout cela dans un syndicalisme éhonté de protection du travail plutôt que de la connaissance. Le contexte a des limites imposées par une incapacité d’offrir plus....ce qui semble donner bonne conscience au gestionnaire de l’éducation.

Une image de "parlage" debout, sans action pour les convives assises. Une image de limitation dans ce qui peut être vécu malgré ce qui est appris. Une image d’apprentissage qui justifie la passivité comme attitude à développer pour réussir.
L’enseignement de l’environnement a une particularité, c’est que cette éducation essaie de clarifier ce qui a été pressenti et essaie d’expliquer dans un langage savant ce ressenti; pourtant expliquer le monde qui nous entoure débute bien avant l'école.

Il y a une dissonance dès que nous tentons d’expliquer ce qui nous entoure sans pouvoir vraiment démontrer sa réalité.

Je m’explique. Vous tentez d’expliquer des phénomènes sur le vent, sur la pluie.... dans une classe surchauffée du primaire, en plein hiver à 8heures 45 minutes où il fait encore noir. Il fait moins 30 Celsius à l'extérieur. Vous utilisez des images de pluies de mousson qui n’ont rien à voir avec les pluies connues et vécues par les étudiants. Pendant ce temps la ventilation est déficiente et les filtres colmatés.

Vous faites une description sur le tableau interactif (version améliorée du tableau noir) et pendant votre explication les étudiants assis en rang d’oignon, sont dérangés par trois étudiants qui n’arrêtent pas de se moucher et tousser. 

Que vont-ils comprendre du vent et de la pluie, en pleine noirceur, pendant qu’il neige à l’extérieur. Ils retiendront qu'une vision théorique du vent et pourront en parler lorsque le vent sera présent dans un dessin animé, mais comprendront-ils vraiment le vent qui s'anime à l’extérieur lors d'une pluie en été québécois.

Les vents dominants suivent quelle direction a) près de la ville de Québec. b) dans la grande région de Montréal. c) Comment mesure-ton le vent. d) Il y a une échelle pour établir la force des vents. e)Si le vent change de direction, qu'est-ce que cela veut dire. f) La ventilation mécanique produit des mouvements dans l'air, comment mesure-t-on ces mouvements. G) comment se produit le mouvement d'air dans la ventilation. h) les filtres dans les systèmes de ventilation ça va servir à quoi. h) Qu'elle est le principe physique qui permet de produire du vent à partir d'un ventilateur. Ces réponses peuvent être acquise au fil des années la question est de savoir est-ce des questions de la fin du primaire, ou début du secondaire....certainement pas de CEGEP ou de niveau universitaire. Peut-on préparer les étudiants année après année à préciser leurs connaissances sur ces sujets....la continuité ...comment développer cette continuité....
Enseigner un environnement sans utiliser de laboratoire sur l’environnement correspondant à ce qui nous entoure... c'est que de marquer l’imaginaire de connaissances et encourager à la passivité....plutôt que de développer des habiletés de se servir des connaissances de l’environnement pour mieux se protéger ou pour mieux vivre le temps présent.
Enseigner l’environnement peut nous rendre ridicule entre ce qui est dit et ce qui est perçu. À partir du moment où il y a un clivage entre les deux c’est foutu!!!  L’apprentissage va servir à asservir pour assurer une intégration à son milieu...mais pas à son environnement.

L’environnement va prendre une dimension d’illusion pas de réalité, car si nous ne pouvons agir sur l’environnement, ce n’est qu’une illusion.

Il y a toujours des excuses entre ce qui pourrait être fait et les limitations de ce que nous pouvons faire et ce message ne permet pas de donner une réalité à notre environnement.
Enseigner l’environnement est peut être rendu au même stade que d’enseigner la religion dans les années 1940 à 1970, apprendre non pas agenouillé mais assis des concepts qui s’imaginent restent peut être à être réformés.

Enseigner l’environnement ce n’est pas seulement parler des déchets en bouts de tuyau ou des limitations des entreprises dans les actions d’un développement durable justifier dans le développement durable. Avoir de bonne intention sans moyen pour enseigner l’environnement ne cause que des incohérences dangereuses pour tous.  
Les pistes de solutions sont possibles, mais il s'agit d'avoir comme priorité de modifier l'optique de l'enseignement lorsqu'il s'agit de l'environnement et cela tout au cour du développement de l'enfant, de l'adolescent et du jeune adulte. Le tableau qu'il soit interactif ou noir reste un outil que l'on regarde assis.

Le bureau du professeur doit être transformé en terrarium et les pupitres des étudiants en établi didacticiel propice à de l'expérimentation constante.

    Winkz 2014

 

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